Une responsabilité contraceptive incorporée: socio-anthropologie du genre, des expériences et des pratiques ordinaires de contraception en Suisse romande
Sous la co-direction de Irene Maffi et Marta Roca i Escoda, Institut des sciences sociales, Université de Lausanne
Les configurations contraceptives actuelles sont une construction récente à l’échelle de la régulation des naissances comme l’a mis en évidence l’historiographie des pratiques contraceptives. Depuis les années 1960 et la mise sur le marché des premières pilules, les méthodes contraceptives, à légitimité et diffusion variées, et à disposition, principalement des femmes, se sont multipliées. Dans ma thèse, je propose ainsi d’examiner les (re)configurations contraceptives à l’œuvre en Suisse romande. Il s’agira pour moi de comprendre comment et par quel biais les individus agissent à rendre leur hétérosexualité non-reproductive. Sur la base d’entretiens approfondis et biographiques avec des femmes et des hommes, d’un terrain multi-situé composé d’espaces d’accès et de promotion contraceptives et de récolte de documents variés, mon but est de comprendre comment les corps, les sujets et les sexualités sont investis par la contraception, abordée comme une technologie non-figée et composée d’éléments multiples. En suivant cette perspective, deux aspects principaux alimentent mon questionnement. D’une part, je m’intéresse à retracer les trajectoires contraceptives des personnes et à identifier les différentes conditions participant aux choix en matière de conduites contraceptives et sexuelles. D’autre part, j’analyse comment l’usage des dispositifs contraceptifs contribuent à produire un rapport au corps et à la sexualité qui leur sont spécifiques. Ainsi, je propose une réflexion sur la façon les technologies contraceptives participent à produire, façonner ou encore transformer techniquement et socialement les corps, les sexualités et les subjectivités.